La consommation alimentaire des hommes et femmes vivant seul


RAYON

D’après une étude de Thibaut de Saint Pol, division Conditions de vie des ménages, Insee

Résumé

Les femmes vivant seules consacrent à l’alimentation une part plus grande de leur budget que les hommes dans la même situation. Les produits consommés diffèrent également : elles achètent proportionnellement plus de fruits et légumes mais moins de viande et d’alcools. Les hommes privilégient plutôt des produits demandant peu de préparation. Sept produits alimentaires sur dix sont achetés en grande surface, toutefois les femmes les achètent plus souvent sur les marchés, notamment les fruits, les légumes, le poisson et la viande. Les hommes dépensent plus d’argent pour l’alimentation hors du domicile : c’est le cas pour les repas au restaurant ou à la cantine, mais surtout pour la consommation de boissons alcoolisées.

Sommaire

Publication

Au delà des différences culturelles et de niveau de vie

S’il est d’usage de mettre en avant des différences culturelles ou de niveau de vie pour expliquer les consommations alimentaires, le genre est également un facteur de différenciation essentiel (tableau 1) : l’écart entre hommes et femmes est même souvent plus grand pour les personnes vivant seules qu’entre jeunes et vieux, diplômés du supérieur et sans-diplôme ou riches et pauvres. Les personnes seules ne sont toutefois pas représentatives de l’ensemble de la population : elles sont notamment plus âgées, surtout les femmes (source).

Tableau 1 – Les dépenses alimentaires des hommes et des femmes vivant seuls
Les écarts « corrigés » sont calculés en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie (ou du genre pour les trois dernières colonnes). « n.s. » indique que la différence est non significative.
Lecture : les femmes consacrent 9,9 % du budget alimentaire à l’achat de légumes, contre 7,1 % pour les hommes. Si on tient compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart est de 2,6 points. A titre de comparaison, l’écart entre les 46-60 ans et les 16-30 ans est de 1,9 point à sexe, diplôme et niveau de vie identiques et celui des diplômés du supérieur par rapport aux sans diplôme de – 1,2 point (à sexe, âge et niveau de vie identiques).
Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.
Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.
Type de produit Part dans les dépenses alimentaires ( %) Écarts corrigés…
…des femmes par rapport aux hommes … des 46- 60 ans par rapport aux 16-30 ans … des diplômés du supérieur par rapport aux sans diplôme … des individus du 1er quintile de niveau de vie par rapport à ceux du 5e
Femmes Hommes
Vin, cidre, champagne et vin doux naturel 3,7 6,2 – 2,7 2,3 – 1,2 – 2,6
Légumes y compris pommes de terre et autres tubercules 9,9 7,1 2,6 1,9 – 1,2 n.s.
Fruits 7,9 5,3 2,1 2,1 – 2,1 n.s.
Spiritueux 1,2 3,3 – 2,0 n.s. n.s. n.s.
Lait, fromages et œufs 13,6 11,8 2,0 – 1,5 0,8 0,9
Pain et céréales, produits à base de céréales (y c. pâtisserie, riz, pâtes) 18,3 21,3 – 1,8 – 8,5 2,6 3,8
Viande 20,1 19,9 – 1,2 4,4 3,5 n.s.
Bière 0,6 1,9 – 1,0 n.s. n.s. 0,6
Sucre, confitures, miel, chocolat et confiserie 5,5 4,9 0,9 n.s. n.s. n.s.
Poisson et fruits de mer 5,6 4,4 0,9 2,3 – 1,6 – 1,7
Autres produits alimentaires : condiments, produits pour dessert et pâtisserie, soupes, aliments pour bébés, produits diététiques 2,5 2,4 0,3 – 0,4 ns. n.s.
Eaux minérales, boissons gazeuses, sirops et jus 4,2 4,7 n.s. – 2,2 0,8 n.s.
Huiles et graisses 2,3 2,1 n.s. 0,6 0,3 0,7
Autres dépenses d’alimentation 2,0 2,2 n.s. – 0,7 – 1,1 – 1,1
Café, thé, cacao 2,6 2,6 n.s. n.s. n.s. n.s.

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Fruits et légumes pour les femmes, alcools et viande pour les hommes

Au sein de la population des individus vivant seuls, l’alimentation représente 15 % des dépenses des hommes et 18 % de celles des femmes ; à âge, niveau de diplôme et niveau de vie égaux, cela correspond à un écart de 303 € par an en moyenne. En tenant compte des boissons alcoolisées dans les dépenses alimentaires, la part de l’alimentation augmente de deux points et l’écart se réduit (167 € par an).

Hommes et femmes ne se nourrissent pas de la même manière (tableau 1). Lorsqu’elles vivent seules, les femmes consacrent 10 % de leurs dépenses alimentaires à l’achat de légumes, contre 7 % pour les hommes dans la même situation. Il en va de même pour les fruits (8 % contre 5 % du budget des hommes), le lait, le fromage et les oeufs. En revanche, l’alimentation des hommes se distingue par le poids des produits à base de céréales, qui comprennent en particulier le pain, le riz et les pâtes (+ 2 points, en tenant en compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie), de la viande (+ 1 point) et des boissons alcoolisées. Ils consomment ainsi plus de vin, cidre et champagne (6 % du budget), de spiritueux (3 %) et de bière (2 %). Être un homme ou une femme a plus d’influence sur la place de l’alcool dans les consommations alimentaires que l’âge, le niveau de diplôme ou même le niveau de vie (tableau 1).

D’autres différences, moins marquées, existent cependant : les produits sucrés (sucre, confitures, miel…), le poisson et les fruits de mer représentent une plus grande part de la consommation féminine. Il n’y a par contre pas de différence significative entre hommes et femmes du point de vue des dépenses de boissons non alcoolisées, d’huiles et de graisses.

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Les hommes privilégient les produits simples à consommer sans préparation

Non seulement les femmes consacrent une plus grande part de leur budget aux fruits et légumes, mais encore elles n’achètent pas les mêmes produits (tableau 2). Par rapport aux hommes, elles offrent une place de choix aux légumes frais à feuilles et à tiges, tels le céleri, les salades ou les endives (+ 3 points) ainsi qu’aux agrumes frais (+ 2  points). Les hommes, quant à eux, privilégient plutôt les fruits et légumes les plus nourrissants et simples à manger : les pommes, bananes et fruits séchés (1 point) ainsi que les pommes de terre (+ 3 points). La part consacrée aux plats préparés à base de légumes est aussi plus importante (+ 4 points). Pour la viande, les hommes se distinguent également par la place accordée aux plats préparés, produits de transformation et conserves de viande(tableau 3). La viande de volaille et le poisson sont plutôt des consommations féminines, de même que les conserves de produits de la mer et le poisson surgelé (hors poisson pané ou cuisiné). Que ce soit pour les fruits et légumes ou la viande, hommes et femmes n’entretiennent pas le même rapport aux aliments et à leur préparation, probablement en raison de la place des préoccupations diététiques mais aussi des différentes représentations des aliments qui se traduisent dans les goûts.

Par ailleurs, si les dépenses alimentaires des hommes se caractérisent par la place accordée à l’alcool, il existe aussi des divergences pour les boissons non alcoolisées (tableau 4) : les boissons gazeuses sont une consommation plus masculine (5 points d’écart), le cacao aussi (1 point). Eaux minérales, thé et plantes à infusion sont, à l’inverse, des boissons plutôt féminines (3 points).

Tableau 2 – Les consommations de fruits et légumes
Les écarts « corrigés » sont calculés en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie. « n.s. » indique que la différence est non significative.
Lecture : les femmes consacrent 9,0 % du budget dédié aux fruits et légumes à l’achat d’agrumes frais, contre 6,7 % pour les hommes. Si on tient compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart est de 2 points.
Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.
Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.
Type de produit Part dans les dépenses de fruits et légumes ( %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes
Femmes Hommes
Légumes et plats à base de légumes frais, en conserve ou surgelés (sans pommes de terre) 12,3 17,7 – 3,9
Pommes de terre, autres tubercules, produits à base de pommes de terre et tubercules 8,6 12,1 – 3,1
Légumes frais à feuilles et à tiges, herbes aromatiques (frais) 10,5 8,0 2,5
Agrumes frais 9,0 6,7 2,0
Pommes 7,2 7,8 – 1,5
Bananes fraîches 3,7 5,0 – 1,3
Autres légumes (courgettes, tomates, petits pois…) 11,9 11,0 1,1
Autres fruits, fruits tropicaux frais 5,3 4,3 1,1
Fruits séchés 3,6 5,0 – 1,1
Racines alimentaires fraiches et champignons frais 9,7 8,1 1,0
Fruits à noyaux frais 6,3 4,7 1,0
Légumes surgelés (non cuisinés) 1,6 1,1 0,6
Choux (frais) 1,8 1,1 0,6
Poires 2,2 1,6 n.s.
Baies fraîches (raisins, fraises…) 4,9 4,3 n.s.
Fruits au sirop et fruits surgelés 0,9 0,8 n.s.
Légumes secs 0,5 0,6 n.s.
Tableau 3 – Les consommations de viande et de poisson
Les écarts « corrigés » sont calculés en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie. « n.s. » indique que la différence est non significative.
Lecture : les femmes consacrent 11,4 % du budget dédié à la viande et au poisson à l’achat de viande de volaille fraîche ou surgelée, contre 8,9 % pour les hommes. Si on tient compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart est de 2,8 points.
Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.
Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.
Type de produit Part dans les dépenses de viande et de poisson ( %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes
Femmes Hommes
Conserves, produits de transformation et plats préparés de viande 8,1 11,9 – 3,1
Viande de volaille fraîche ou surgelée 11,4 8,9 2,8
Poisson frais, surgelés ou congelés (hors poissons panés ou cuisinés) 8,5 6,2 1,7
Conserves ou produits de la transformation de poissons et de fruits de mer, plats préparés 8,8 8,8 1,0
Viande porcine fraîche ou surgelée 5,6 5,5 – 0,7
Poisson et fruits de mer salés, fumés, séchés y compris surgelés 1,4 1,1 0,3
Viande séchée salée ou fumée, charcuterie et abats, frais ou surgelés 30,9 33,4 n.s.
Fruits de mer frais ou surgelés (y compris cuits , non compris cuisinés) 3,5 3,0 n.s.
Autres viandes fraîches ou surgelées (cheval, lapin, gibier…) 1,9 1,4 n.s.
Viande bovine fraîche ou surgelée 17,4 17,1 n.s.
Viande ovine ou caprine fraîche ou surgelée 2,6 2,6 n.s.
Tableau 4 – Les consommations de boissons non alcoolisées
Les écarts « corrigés » sont calculés en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie. « n.s. » indique que la différence est non significative.
Lecture : les femmes consacrent 9,3 % du budget dédié aux boissons non alcoolisées à l’achat de boissons gazeuses, contre 16,4 % pour les hommes. Si on tient compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart est de 4,7 points.
Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.
Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.
Type de produit Part dans les dépenses de boissons non alcoolisées ( %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes
Femmes Hommes
Boissons gazeuses 9,3 16,4 – 4,7
Thé et plantes à infusion 7,6 4,6 3,1
Eaux minérales 30,2 24,5 2,9
Cacao et chocolat en poudre 2,4 3,2 – 1,1
Jus de fruits et de légumes, sirops, boissons aromatisées 22,1 25,4 n.s.
Café 28,1 25,7 n.s.
Jus de légumes 0,3 0,2 n.s.

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Les femmes achètent plus sur les marchés

Quel que soit le genre, 15 % des dépenses alimentaires des personnes seules se font dans des commerces de proximité (boulangerie, boucherie, épicerie fine…) et 7 % dans des petites surfaces d’alimentation générale et de produits surgelés. Mais la majeure partie des produits alimentaires (sept sur dix) sont achetés en grandes surfaces (hypermarchés, supermarchés, magasins populaires et maxi-discount). La principale différence entre hommes et femmes se situe dans la fréquentation des marchés : les femmes y achètent 4 % de leurs aliments, contre seulement 2 % pour les hommes. En outre, les produits achetés dans chacun de ces lieux ne sont pas les mêmes (graphique 1). Les femmes achètent le plus souvent les boissons en grande surface, tandis que les hommes y achètent plus fréquemment poisson, viande, fruits et légumes, produits que les femmes sont justement plus nombreuses à se procurer sur les marchés(graphique 2). Les femmes achètent ainsi par exemple 13 % de leurs fruits et 11 % de leurs légumes sur des marchés, contre 8 % des fruits et 6 % des légumes achetés pour les hommes. Ces écarts persistent lorsqu’on se limite aux personnes seules d’âge actif et ils ne tiennent donc pas à l’âge plus élevé en moyenne des individus vivant seuls.

Graphique 2 – Part des dépenses faites sur les marchés

Graphique 2 - Part des dépenses faites sur les marchés

N’ont été gardés que les produits achetés dans au moins 1 % des cas sur les marchés et éventaires.

Lecture : les hommes achètent 8 % des fruits sur les marchés et éventaires et les femmes 13 %.

Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.

Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.

Graphique 1 – Part des dépenses faites en grandes surfaces

Graphique 1 - Part des dépenses faites en grandes surfaces

Lecture : les hommes achètent 66 % des fruits en grandes surfaces et les femmes 72 %.

Champ : individus de France métropolitaine vivant seuls.

Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.

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Cafés, restaurants, cantines, restauration rapide

À ces dépenses liées à l’alimentation, il faut ajouter la part non négligeable que représentent les repas et les collations pris à l’extérieur du domicile, soit  5 % du total des dépenses des hommes seuls et 3 % de celui des femmes seules (en moyenne 1 731 € par an pour les hommes contre 1 038 € pour les femmes). Les repas pris au restaurant constituent un quart de cette somme (27 % du budget consacré aux services de restauration pour les hommes et 25 % pour les femmes). Les dépenses de cantine et de restaurant d’entreprise représentent 19 % de ce budget pour les hommes et 17 % pour les femmes. Viennent ensuite les repas et les boissons pris dans les cafés, les bars et les commerces assimilés (buffets, buvettes, salons de thé, restauration rapide). Ainsi, 25 % du budget de restauration des femmes est consacré à des repas pris dans d’autres lieux que des restaurants (cafétéria, snack, salon de thé, fast-food) contre seulement 18 % du budget des hommes. Les repas pris dans un fast-food représentent à eux seuls en moyenne 3 % du budget consacré aux services de restauration, quel que soit le genre. En revanche, plats à emporter ou livrés à domicile tiennent une plus grande place dans le budget des femmes (4  % et 2 %) que dans celui des hommes (2 % et 1 %).

Les hommes fréquentent par contre plus les bars et les cafés. Ils y consomment 22 % du budget qu’ils consacrent à l’alimentation à l’extérieur (13 % pour les femmes), ce qui reste vrai lorsqu’on se restreint aux personnes d’âge actif. Le café et les boissons chaudes pèsent plus sur le budget féminin (8 % contre 6 %), et les boissons alcoolisées sur le budget masculin (7 % contre 1 %). La bière et le cidre représentent à eux seuls 4 % du budget que les hommes seuls consacrent à l’alimentation à l’extérieur. La consommation d’alcool est donc toujours, avec celle de produits préparés et l’achat de fruits et légumes, l’une des différences majeures entre les pratiques alimentaires des hommes et celles des femmes.

Tableau 5 – Personnes seules et population totale
Lecture : les personnes seules, comme l’ensemble de la population, consacrent en moyenne 19 % du budget alimentaire à l’achat de pain, céréales et produits à base de céréales.
Champ : France métropolitaine.
Source : Insee, enquêtes Budget de Famille 2001 et 2006.

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